« LE TON MONTE ! »

La chronique quotidienne du député Guy GEOFFROY
18 avril 2013

« LE TON MONTE ! »

Le ton monte.

Il monte parce que le gouvernement ne veut rien entendre.

Il monte car, de surcroît, le gouvernement, qui devrait pratiquer l’humilité après l’humiliante affaire Cahuzac qui abîme encore plus notre démocratie, pratique la surenchère en prétendant donner la leçon à la terre entière alors qu’il est incapable de balayer devant sa porte.

Il monte car le gouvernement, de surcroît avec arrogance, refuse de répondre à nos questions, qui sont les questions que se posent tous les français.

J’ai assisté hier après-midi, du début à la fin, à l’audition par la Commission des finances du Ministre Moscovici.

J’ai, comme les journalistes présents, été frappé par l’orchestration de l’enfumage :

Un Ministre qui fait un long propos introductif où il noie le poisson dans la répétition des mêmes « éléments de langages » que la veille et probablement…le lendemain.

Une majorité qui organise un véritable tir groupé sur…le Président UMP de la Commission des finances accusé tout bonnement de ….faire son travail, ce qui permet de retarder le moment où des questions pourront être posées au Ministre.

Puis un Ministre qui « regroupe » en une non-réponse le simulacre de réponse à une vingtaine de questions posées par les députés de l’opposition.

Dont la mienne :

« Monsieur Le Ministre, vous évoquez l’envoi à M. Cahuzac, le 14 décembre dernier, d’un formulaire de la direction des impôts dans lequel il devait, avant le 14 janvier, déclarer ne pas posséder de compte à l’étranger.
Avez-vous été informé, dès le 14 janvier, à votre initiative ou à celle de votre administration, du fait qu’il n’avait pas satisfait à cette obligation ?
Avez-vous, par voie de conséquence, demandé à l’intéressé dès le lendemain de bien vouloir renseigner ce document, puisqu’il ne cessait pas, selon vos dires, de réaffirmer devant vous qu’il n’avait rien à se reprocher ? «

Cette question me semble importante car elle permet de vérifier si M. Moscovici a véritablement fait ce qu’il fallait pour s’assurer, devant la gravité des faits allégués, de la sincérité de son Ministre délégué.

Pas de réponse.

Je le fais savoir au Ministre qui prétend m’avoir répondu avant de dire : « Quelle était votre question ? »…..

Je reformule ma question.

Toujours pas de réponse !

Que pouvons-nous penser de cela ?

Qu’effectivement ils savaient tous dès le mois de décembre et qu’ils voulaient étouffer l’affaire ?
Je n’irai certainement pas jusque là et je ne crois sincèrement pas qu’il en soit ainsi.

Une seule autre hypothèse est alors possible.

Ils ont traité cela avec une incroyable, une effroyable (pour reprendre un adjectif utilisé hier par Moscovici) légèreté.

Et c’est leur faute morale.

Celle qui a consisté, comme dans tous les autres domaines, à ne pas être à la hauteur de cette situation.

Comme je l’ai indiqué mardi dans ma question au Premier Ministre, les socialistes sont restés sourds, depuis plus de 20 ans, aux rumeurs persistantes et précises concernant le comportement sulfureux de celui qui n’était encore ni député, ni maire et encore moins Ministre, et dont ils ont fait une icône avant de le jeter à terre.

Comme ils ont refusé de voir qui était Strauss-Kahn avant de le laisser se dépêtrer tout seul de ses turpitudes…..

Et nous, nous allons devoir accepter pour solde de tout compte la communication bien huilée de ces deux messieurs, calquée l’une sur l’autre car elle est orchestrée par la même personne et qui résume chaque comportement et chaque turpitude de nos ténors socialistes déchus par la formule désormais « célèbre » de la « faute morale » ?

Alors que tout ceci est tout simplement tragique !

Et que la France attend d'un gouvernement qu'il s’occupe enfin des problèmes des français !

Ce jeudi 18 avril 2013,

Guy GEOFFROY