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24 avril 2013

« ILS ONT FRANCHI LE MUR DES CONS….!»

Guy Geoffroy 2La chronique quotidienne du député Guy GEOFFROY
24 avril 2013


« ILS ONT FRANCHI LE MUR DES CONS….!».

En voilà une qui n’est pas piquée des vers et qui, si elle n’est pas correctement et rapidement traitée, va représenter, je pèse mes mots, un scandale encore plus énorme que celui de l’affaire Cahuzac.

J’étais en séance de la Commission des lois ce matin lorsque, informé par un collègue, je me suis rendu sur le site « Atlantico » pour découvrir la dernière pantalonnade du syndicat de la magistrature.

Et quand je dis pantalonnade, c’est parce que je reste confiant dans les institutions de mon pays car ce qui est en cause est proprement atterrant et très grave.

Je fais en effet partie, en bonne compagnie, d’un panel impressionnant de personnalités (j’en suis donc une, chic !) des mondes politique, journalistique etc. qui ont l’insigne honneur de siéger sur le mur de photos d’une permanence syndicale de cette glorieuse organisation syndicale, dénommée « mur des cons » pour mieux situer la dangerosité que nous représentons et pour nous vouer à toutes les gémonies, bref, nous promettre un avenir radieux….

Tout cela ressemble furieusement à de belles et vraies menaces et, venant de la part de magistrats, a de quoi plutôt inquiéter.

Mais au juste, qu’ai-je donc bien pu faire pour mériter un tel honneur et..une telle désignation à l’opprobre général ?

Je n’ai pas mis longtemps à trouver.

Je suis coupable à deux titres :

J’ai tout d’abord soutenu avec vigueur et régularité l’ensemble des textes présentés par les Ministres successifs de la justice de 2002 à 2012 et visant à adapter en permanence la réponse pénale aux évolutions de la criminalité.

J’ai ainsi, par exemple, commis en juillet 2007 le crime impardonnable d’avoir accepté de rapporter à l’Assemblée Nationale, aux côtés de Rachida Dati et à la demande de Nicolas Sarkozy, le texte de loi créant le dispositif des peines planchers destiné à mieux sanctionner les délinquants récidivistes.

Mais j’en revendique bien d’autres, dont la liste serait longue à rappeler ici, mais que l’on peut facilement reconstituer.

Et pour tout dire, je suis très fier de cette contribution permanente à la réflexion et à l’action dans un domaine sensible, par définition, à l’esprit de nos concitoyens : la justice de notre pays.

Mais ce qui me vaut certainement les foudres de ces aimables plaisantins, c’est ce que je n’ai jamais cessé de dire et que je vais écrire à nouveau ce soir :

Je ne comprends que très difficilement au nom de quoi celles et ceux qui ont pour mission de juger, et donc d’appliquer la loi, s’arrogent le droit, pour les plus engagés d’entre eux, de juger la loi elle-même et de « décider » d’appliquer ou non des dispositions votées par les représentants du peuple que nous sommes.

Décisions que nous prenons sous le contrôle de nos concitoyens qui peuvent à chaque élection nous renvoyer à nos chères études s’ils estiment que nous n’avons bien accompli notre mission.

Or il se trouve que élu en 2002, j’ai été réélu en 2007 et même en 2012 alors que les vents étaient plutôt contraires…

Je pense ainsi avoir la totale légitimité pour participer au vote de la loi et pour dénier à quiconque d’autres, et parmi eux les magistrats, le droit qu’ils s’arrogeraient de porter un jugement sur la loi au motif qu’elle ne leur conviendrait pas !

Et c'est vrai que tout cela je le répète à chaque occasion qui m'est donnée de le faire.

Mon dossier est lourd, vous le voyez, et me conduit à totalement mériter cette inscription au « tableau d’horreur » de ces messieurs-dames du syndicat de la magistrature.

Ce qui fait froid dans le dos, une fois que l’on a réalisé l’énormité du procédé, c’est ce qu’il y a derrière.

Comment nos concitoyens peuvent-ils être assurés de la totale impartialité des juges auxquels ils vont avoir affaire un jour peut-être quand ils constatent le comportement de certains ( ce syndicat représente parait-il 30% des magistrats !) à l’égard des élus de la nation ?

Et que dois-je penser, pour mon propre compte, de la manière dont la justice pourra m’être rendue si je suis un jour victime, quand je sais dans quelle estime des prétendus représentants des magistrats tiennent ce que je suis et ce que je fais dans le cadre de mes responsabilités électives ?

Je ne peux pas m’empêcher de penser à cet instant à toute l’horreur que j’ai « visitée » avec mes collègues de la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau qui nous a permis de constater combien l’acharnement d’un juge à l’égard d’un huissier, obligatoirement coupable du pire, d’un taxi, obligatoirement mêlé à un transport d’enfants vers des lieux de maltraitance sexuelle, d’un prêtre nécessairement pédophile puisqu’ils le sont bien sur tous….pouvait être destructeur.

Et je me dis, repensant aussi à cette vieille affaire du notaire de Bruay en Artois, désigné coupable parce qu’il était notable, que le pire est toujours possible lorsque certains s’égarent à ce point dans une irresponsabilité telle qu’elle déshonore toute une profession qui mérite pourtant notre total respect et notre absolue confiance.

Alors je ne vais pas, nous n’allons pas nous laisser faire.

Nous n’allons pas prendre cela à la rigolade.

Et, comme tous mes collègues concernés, je viens de porter plainte entre les mains du doyen des juges d’instruction du TGI de Paris demandant en particulier une perquisition et la saisie de tous les documents qui permettront que soit engagée une procédure pénale pour diffamation et atteinte à mon honneur.

Et j’irai jusqu’au bout !

D’autant plus que la « réponse » dont nous a gratifié cette après-midi Mme Taubira, lors des questions d’actualité, a de quoi laisser songeur.
N’a-t-elle pas dit, en substance, qu’elle avait pris la décision de ne pas adresser au Parquet de directive individuelle qui aurait pour conséquence de retarder le traitement de cette affaire ?

Et puis quoi d’autre, il ne manquerait plus que cela !

Mais quel aveu aussi !

Et quand on pense que les socialistes voudraient modifier la composition du Conseil Supérieur de la Magistrature pour y redonner la majorité aux représentants des magistrats !
Si une telle hérésie venait à prospérer, cela voudrait dire que certains irresponsables, car ceux qui ont fait cela le sont !, parmi les magistrats pourraient dire et faire pratiquement n’importe quoi sans que de réelles sanctions ne soient jamais prises.

Je crois que notre démocratie serait en grave danger si une autorité institutionnelle, qui prétend par ailleurs s’ériger en pouvoir, se trouvait dans la situation d’être la seule composante de notre République à ne finalement rendre aucun compte à quiconque d’autre que ses propres coreligionnaires….

C’est pourquoi nous avons également saisi le Président de la République, garant du respect de nos institutions et en charge de veiller au bon fonctionnement, impartial et neutre, de l’institution judiciaire, à qui nous demandons de dénoncer avec la plus grande vigueur ce qui est en train de se passer.

Tous les régimes qui ont accepté que se mette en place un gouvernement des juges ont fini par s’effondrer.

A vous d’agir, Monsieur le Président !

Ce mercredi 24 avril 2013,

Guy GEOFFROY 
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