"REMANIEMENT OU....RENIEMENT"

La chronique quotidienne du député Guy GEOFFROY - 09 mai 2013

"REMANIEMENT OU....RENIEMENT"

Il a toute la pression sur lui. Il l'a met donc sur les siens...

Il faut bien qu'il excelle dans un art. Et lui, Président de la République, sa spécialité c'est la défausse.

Il connaît la méthode: lorsqu'il faut assumer ses responsabilités, il sait comment mettre sur d'autres le poids de la réalité.

La France va mal ? c'est la " faute à Sarkozy" !

Les déficits augmentent et les objectifs de retour à l'équilibre s'éloignent dangereusement ? C'est la faute à cette Europe de la contrainte et de l'austérité...!

Le Ministre cajoleur et compétent qu'il a pris soin de promouvoir depuis 15 ans n'est en fait qu'un bandit de grand chemin expert en fraude fiscale ? C'est la faute au monde politique tout entier qui devra désormais, craché/juré !, rendre des comptes précis au peuple impatient de connaître le patrimoine de ces maudits élus profiteurs...!

La gestion de l'exécutif est chaotique ? que tous les ministres, qui dépendent de son bon vouloir, se tiennent bien: aucun d'entre eux n'est "définitivement" titulaire de son poste !

Bref, c'est toujours la même rengaine: je n'y suis pour rien si la situation dont j'ai hérité est mauvaise et si autour de moi les choses ne vont pas comme je voudrais.....!

En fait, je crois bien que Hollande vit sur une planète.

Il nous présente le report accordé par l'Europe pour mettre le bon ordre dans nos comptes comme la victoire de celui qui veut privilégier la relance de la croissance contre le carcan de la rigueur que les technocrates de Bruxelles voudraient imposer aux malheureux peuples qui n'en peuvent plus...

Alors que la Commission Européenne se livre au constat affligé de l'état dans lequel les socialistes français tiennent le pays et appelle nos dirigeants à engager les vraies réformes structurelles de fond que la situation exige.

Car la réalité est là, brutale, et elle devrait faire réfléchir le Président normal:

En 2014, l'Allemagne aura un budget en équilibre, alors que la France dépassera à nouveau les 4% de déficit public..

Tout est dit. Et les socialistes auront beau bavasser, ce fossé qui se creuse ne peut en aucun cas permettre à notre pays de reprendre place en tête du peloton des grandes nations de l'Europe et du monde.

Sous la 4ème Republique déjà, la France, affaiblie par l'instabilité gouvernementale, était appelée " l'homme malade de l'Europe."

En dotant son pays d'institutions fortes, solides et durables, le Général de Gaulle a redonné à la France son élan et sa capacité.
Mais il ne s'est pas contenté de cela !
Il a imprimé un art de gouverner fait d'audace sur les grandes questions stratégiques de développement économique et industriel et de sérieux et de rigueur quant à la gestion des deniers publics.

Hollande a la chance d'être à la tête d'un pays dont les institutions ont fait la preuve de leur efficacité. La France de Hollande, sous le régime de la 4ème Republique, serait "l'homme perdu de l'Europe"...

Alors il n'a pas le choix:

Soit il renie son entêtement à faire vivre la France dans l'illusion qui ne peut que nous conduire au malheur et il fera œuvre utile pour la France.

Soit il se contente du replâtrage que constituerait un remaniement ministériel pour mieux gagner du temps et sans changer de politique, et il continuera d'enfoncer notre malheureux pays dans le déclin.

Le mieux serait évidemment qu'il congédie son gouvernement, qui est décidément très mauvais, et qu'il change délibérément de politique, car celle qu'il mène aujourd'hui est assurément très mauvaise.

Il est probablement capable de se faire violence en opérant le grand moulinet d'une autorité affirmée au travers d'un remaniement..

Mais de là à accepter le grand reniement salvateur qui en ferait peut être un Président qui sortirait enfin de la médiocrité dans laquelle il se complaît....

Comme lui, on peut toujours rêver à un rétablissement miraculeux de la situation...

...dont on endossera gaillardement la paternité, bien sur !

La conférence de presse du 16 mai, jour où, probablement, le Conseil Constitutionnel rendra son verdict sur la loi "mariage pour tous", ne devrait pas manquer de sel.

Pour une fois où le propos présidentiel est susceptible d'être intéressant, on ne va pas se plaindre !

Ce jeudi 9 mai 2013, journée de l'Europe,

Guy GEOFFROY