Chelles : le braqueur de deux commerces part en prison pour deux ans
« Je regrette le mal que j’ai pu causer à ces personnes, qui m’ont vu arriver dans cet état. En plus, ce sont des femmes. Moi-même je n’aurais pas aimé vivre ça. J’ai pété les plombs. » C’est par ces regrets, visiblement sincères, que Franck B., 30 ans, a démarré sa comparution devant le tribunal correctionnel de Meaux, jeudi.
Les 29 et 31 décembre 2017, ce Chellois avait braqué les employés des magasins Garden Discount et Picard Surgelés de Chelles : le visage dissimulé sous un collant et armé d’un pistolet automatique – factice selon lui mais jamais retrouvé —, le malfaiteur avait emporté environ 400 euros à chaque attaque.
Les juges l’ont condamné à trois ans de prison, dont deux ferme, avec incarcération à l’issue de l’audience. Il lui est également fait interdiction de paraître dans les deux commerces, comme l’avait demandé le parquet. Le procureur-adjoint Hervé Tétier avait aussi requis cinq ans de prison, dont trois ferme, avec mandat de dépôt, à l’encontre de ce prévenu au casier judiciaire vierge.
De son côté, l’avocat de l’enseigne Picard Surgelés a évoqué, outre le préjudice d’image et le préjudice matériel, les traumatismes subis par les salariées. « Quand on travaille dans un magasin isolé et qu’il fait nuit, on ne voit pas si c’est une arme factice et on a peur pour sa vie. » L’une des victimes, en CCD à l’époque, a refusé sa titularisation.
La présidente Pascale Piera a eu du mal à comprendre comment ce père de famille, ancien chauffeur de bus qui effectue parfois des « petits boulots de jardinage », avait pu basculer dans une telle violence. Le prévenu a évoqué son besoin d’argent et son état de manque. Depuis plusieurs années, il souffre d’alcoolisme et il est dépendant à la cocaïne, drogue pour laquelle il dépense 500 euros par mois.
« J’étais VTC mais je ne conduisais pas quand j’étais sous alcool ou sous drogue. J’ai eu des litiges avec les loueurs de voitures. J’étais endetté », a-t-il raconté. Si la police judiciaire de Meaux l’a interpellé mardi, c’est – entre autres — grâce à l’ADN retrouvé sur le collant, que le malfaiteur avait jeté dans des ronces juste après le second braquage. L’avocate de la défense Me Anne-Sophie Lance a insisté sur « l’engrenage des stupéfiants », estimant que son client n’est « pas un homme violent et dangereux par nature ».