"La grande offensive....avec un pistolet à bouchon !"

La chronique quotidienne du député Guy GEOFFROY - 16 mai 2013

"LA GRANDE OFFENSIVE......AVEC UN PISTOLET À BOUCHON ! "

J'ai fait l'effort, entre deux réunions cette après-midi, de regarder "la conférence devant la presse" du Chef de l'Etat.

Je ne m'attendais pas à de grosses surprises, dirai-je honnêtement.

Mais je ne m'attendais pas non plus à un tel volume dans le propos pour finalement si peu de choses nouvelles et concluantes.

Et toujours les mêmes erreurs fondamentales d'analyse et de trajectoire !

La première, la plus grave concerne la perception de la réalité et des origines de la çrise.

Selon lui, la récession est le fruit de l'austérité: la belle affaire !

Comme si ce qu'il appelle l'austérité, qu'il a rebaptisée pour son propre compte "le sérieux budgétaire", était une fin en soi et donc une cause, alors que la nécessité de mettre de l'ordre dans ses affaires est un préliminaire indispensable à tout redémarrage après une période difficile.

Et Hollande persiste à vouloir mettre le thermomètre au réfrigérateur plutôt que de s'attaquer franchement aux racines du mal, dont les socialistes, depuis 1981, sont responsables d'une partie essentielle.

Faudra-t-il répéter encore longtemps que les conséquences financières de la retraite à 60 ans et des 35 heures représentent la moitié du déficit cumulé dont nous avons désormais à assumer la charge ?

On est confondu devant la somme des affirmations gratuites ( pas pour tout e monde ! ) qui nous ont été infusées aujourd'hui, toutes aussi grandiloquentes dans leur présentation qu'elles sont vides de sens dans leur réalité.

Prétendre ainsi que la poursuite des erreurs concernant l'emploi des jeunes est la seule solution finit par être assommant.

On a bien compris que l'obsession du Président était l'inversion de la courbe du chômage. Et c'est assez normal que le haut responsable qu'il est s'en préoccupe.

Mais il déclare vouloir intensifier la politique des emplois dits "d'avenir", qui coûtent cher, ne débouchent sur rien, et...ne marchent pas !, au lieu de privilégier massivement les formations en alternance qui seules peuvent permettre l'entrée prometteuse et durable dans la vie active tout en consolidant l'activité économique.
La seule chose qui compte en effet pour lui étant de dégonfler les chiffres en attendant des jours meilleurs qui nous viendront d'ailleurs, là où les responsables politiques auront réellement pris le taureau par les cornes !

Même observation concernant la préparation de l'avenir.
À quelques minutes d'intervalle il aura annoncé la nécessité d'emprunter à l'échelle européenne et celle de ne plus recourir à l'emprunt en...France, tout en indiquant vouloir prolonger le grand emprunt de Sarkozy....
Pour le reste des moyens de cette grande ambition à long terme, du bricolage tous azimuts avec la recherche d'une meilleure récupération des financements européens, dont au passage nous assurons une bonne partie du financement, une réorganisation des moyens de collecte de l'épargne populaire, et...la bonne vieille planche à billets avec la banque publique d'investissement.

De quoi, effectivement, redonner instantanément le moral et la combativité à tous les français !

Un exercice totalement raté, laborieux dans la durée et trop "méthode Coué" pour donner au pays le coup de fouet nécessaire au retour de la confiance.

Les grands mots ne suffiront pas:
L'offensive mise en avant à plusieurs reprises est aussi velléitaire que celle du gamin qui essaie d'impressionner avec un pistolet à bouchon.
Le mouvement plusieurs fois présenté comme la pierre angulaire de ce nouveau et impressionnant volontarisme n'est que la sinistre valse hésitation d'un Président dont la politique tourne en rond dans un piteux cercle vicieux.

Je ne suis d'ailleurs pas sur que les députes socialistes, qui voyaient tous ensemble leur patron pour la.....première fois depuis 1 an !, immédiatement après cet exercice besogneux, auront été ragaillardis.....

Ce jeudi 16 mai 2013,

Guy Geoffroy